Bernard Pivot est mort : le journaliste avait 89 ans

Solenne Rivet | à 15h04 - Mis à jour le lun. 06 mai 2024 à 16h01

Triste nouvelle en ce lundi 6 mai. Bernard Pivot est décédé à l'âge de 89 ans. Ce journaliste de renom a séduit les Français par son sens du style, son amour pour la littérature mais surtout par sa passion pour son métier.

Le monde des médias est en deuil. Bernard Pivot est mort ce lundi 6 mai à l'âge de 89 ans. Une triste nouvelle annoncée par sa famille auprès de l'AFP et repris par BFMTV. Né le 5 mai 1935 à Lyon, le journaliste très affaibli avait été hospitalisé au début de l'année 2022. Face à une santé fragile, l’ancien président de l’académie Goncourt quittait sa chronique littéraire du Journal du dimanche en janvier 2022 pour profiter pleinement de sa retraite. Sa dernière intervention médiatique remonte au 4 janvier, dans l'émission Boomerang sur les ondes de France Inter. À cette occasion, Bernard Pivot a évoqué son dernier ouvrage "Mais la vie continue" (éditions Albin Michel) dans lequel il racontait ses souvenirs.

Tout au long de sa carrière, Bernard Pivot s’est voué corps et âme à son métier de journaliste. Formé au Centre de formation des journalistes à Paris, le vice-major de sa promotion n’a eu aucune difficulté à se faire ses premières armes. Après avoir réalisé un premier stage dans la rédaction du Progrès, Bernard Pivot entre au Figaro littérature en 1958. Un poste qui s’est imposé comme une évidence pour cet amoureux des Lettres. Après treize années de bons et loyaux services, le journaliste quittait la presse écrite pour tenter l’aventure du petit écran. Débordant d’idées nouvelles, Bernard Pivot crée sur l’ORTF l’émission Ouvrez les guillemets en 1973.

Véritable touche-à-tout, Bernard Pivot a montré qu’il était aussi bien à l’aise à l’écran qu'à la radio. Tout en étant chroniqueur d’une quotidienne humoristique sur Europe 1, l’animateur continuait de prendre la plume pour une chronique dans les colonnes du Point.

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Des émissions devenues cultes

En 1974, Bernard Pivot a chamboulé le monde de la télévision en lançant un programme innovant "Apostrophe" sur Antenne 2. Dans cette émission littéraire, diffusée en direct chaque vendredi soir, le présentateur a reçu les plus grands écrivains de l’époque : Charles Bukowski, Alexandre Soljenitsyne, Vladimir Naboko. Très vite, ce programme s’est imposé comme "le magazine littéraire de référence" et a été récompensé par deux Sept d’or.

En 1991, Bernard Pivot était aux commandes de "Bouillon de culture", une émission où la littérature vient se mêler au cinéma et au théâtre. Après dix ans de bons et loyaux service, l’amie de Brigitte Lahaie s’est lancé dans la présentation de Double je, de 2002 à 2005. Véritable homme de lettres, Bernard Pivot a créé les championnats de France puis du monde d’orthographe.

Bernard Pivot a marqué les esprits par la présentation de son émission « Bouillon de culture »
© COADIC GUIREC / BESTIMAGEBernard Pivot a marqué les esprits par la présentation de son émission « Bouillon de culture »

Bernard Pivot : un père de famille absent

Animé par les mots et son métier, Bernard Pivot a bien souvent mis sa vie de famille entre parenthèses. Un choix qui n’a été sans regret pour le père d’Agnès et Cécile, les filles nées de sa relation avec Monique Dupuis. "Si j'avais voulu être un père exemplaire, j'aurais dû accorder moins de place à mon émission. Élever mes deux filles était une grande responsabilité mais avoir, chaque vendredi soir, une émission qui incitait les Français à lire était également une formidable mission. C'est le devoir national qui l'a emporté. Aujourd'hui, c'est vrai, je le regrette", avait-il ainsi confié à Gala en 2018. Cependant son amour pour la littérature lui a permis de se rapprocher de sa fille, Cécile.

Divorcée de Monique, la mère de ses deux filles, Bernard Pivot a retrouvé l’amour dans les bras de sa "dame de coeur". Séparé de sa chère et tendre pendant le premier confinement, l’écrivain s’était confiée sur cette dernière au micro d’Europe 1. "Nous ne vivons pas ensemble, nous nous retrouvons généralement les week-ends, là on a été confiné. La dame de mon coeur travaille, et moi pas". Conscient de son âge, l'ancien pilier de l'Académie Française souhaitait simplement vivre le moment présent. "Pour les dernières années qu’il me reste, privilégier mon plaisir de vivre, d’exister, d’avoir des relations avec mes proches, de profiter du soleil, de la mer, plutôt que de continuer à lire mes jeunes confrères'", avait-il déclaré avec philosophie au Figaro.

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Crédits photos : Guillaume Gaffiot/Bestimage

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