Cara Delevingne, l'aristo-punk

La rédaction | à 08h44

Cara Delevingne, l'aristo-punk

Les bonnes manières de la high society, Cara Delevingne les connaît depuis sa naissance. Mais bousculer les convenances reste son petit jeu préféré…

Cara Delevingne en est persuadée. Elle est géniale. Prédestinée. Sinon pourquoi le Seigneur lui aurait-il tout donné: la naissance, la beauté, l’intelligence, la gloire? A charge pour le top de faire fructifier ses talents. « On imagine que je dois tout à mes origines, maugrée-t-elle. Ce serait plutôt le contraire, car les gens ne cessent de m’y ramener. » Et pour cause. Descendante du premier vicomte de Greenwood, la fille cadette du magnat de l’immobilier Charles Hamar Delevingne a grandi et habité à Belgravia, un « ghetto » londonien où les prix des logements dépassent les 23 millions d’euros. Elle affiche un pedigree lumineux comme sa magnifique chevelure blonde, altier comme son petit nez en trompette. Sa grand-mère paternelle, Angela Margo Delevingne, décédée à cent deux ans l’année dernière, était dame d’honneur de la princesse Margaret, sœur cadette de la reine Elisabeth II. Sa mère, Pandora, fut une figure de la nuit londonienne dans les années 1980. Restée proche de la duchesse d’York, ex-héroïnomane de haut vol, la blonde quinquagénaire officie encore en arbitre des élégances auprès de Kate Middleton. Elle a inscrit sa fille en pension à Bedales, l’une des écoles les plus huppée du royaume. Aujourd’hui, Cara est l’invitée des garden parties du prince Charles et une bonne copine du prince Harry. La nouvelle égérie des podiums peut bien baratiner qu’elle a débarqué dans la mode par l’opération du Saint Esprit. Si son parrain n’avait pas été le directeur des éditions Condé Nast, elle n’aurait certainement pas posé sous l’objectif de Bruce Weber pour le Vogue italien. Elle avait seulement dix ans. On connaît la suite…

« J’adore faire le clown. J’aime les bonnes blagues », explique-t-elle. Celle d’un somptueux mariage avec un lord, aussi bien né qu’elle? No, thank you. Quoique prisé dans son milieu, ce genre de conte de fées n’a jamais provoqué chez Cara, garçon manqué d’une fratrie de trois sœurs, que de l’ennui, son pire ennemi. Intime de Rihanna, Lily Allen, Giorgia May Jagger, Miss Delavingne est d’un tempérament plus rock’n’roll. Punk, très exactement. « C’est une tête brûlée, salue son père. Elle se fiche de ce que l’on pense d’elle. » Non pas parce qu’elle adore faire des grimaces à ses presque 28 millions d’abonnés sur son Instagram, frapper comme une brute sur sa batterie, jouer jusqu’à pas d’heure au jeu vidéo de guerre Call of Duty. C’est l’esprit destroy d’un mouvement qui a vu le jour bien longtemps avant sa naissance qui résonne chez elle: « J’ai toujours aimé prendre des risques. Je n’ai peur de rien. Je suis une extrémiste dans mon genre. » Sexualité, mœurs, condition féminine… La rebelle née avec une petite cuillère en argent dans la bouche souhaite marquer son époque autrement qu’en jouant les portemanteaux pour Saint Laurent ou Burberry. Comme Twiggy, Nico, Kate Moss, ses devancières dans le métier, elle entend incarner une autre image de la femme. Karl Lagerfeld encourage ses rêves de grandeur: « Elle dégage une énergie nouvelle. La force de sa personnalité la rend unique. Elle n’est pas du tout affectée. »

Mais comment être punk et aristocrate? Faire rimer vie de château et underground… Cara ne se pose pas la question. Il lui suffit « d’être elle-même », son slogan préféré, celui qu’elle ressert à toutes les sauces, Narcisse oblige. En passe de s’imposer sur le grand écran dans une adaptation de la bande-dessinée Valérian et Laureline, réalisée par Luc Besson, celle qui vient d’être « élue nouvelle étoile montante de Hollywood » cultive la superbe. Elle a porté la mode au pinacle? Elle la congédie désormais d’un doigt d’honneur impeccablement manucuré: « Dégoûtant, horrible, sexiste. Ce milieu ne m’a pas aidé à grandir en tant qu’être humain. » Goût du scandale, intrépidité, témérité, intempérance… A vingt-trois ans, l’aristo-punk s’en sort bien mieux que lord Byron et les Sex Pistols réunis. Il y a deux ans, par la grâce d’un immense éclat de rire public, elle a été capable de tuer dans l’œuf le scandale du sachet de cocaïne qui avait malencontreusement chuté de son sac lors d’une avant-première. Elle affiche avec la même liberté ses amours saphiques avec la chanteuse Rita Ora, l’actrice Michelle Rodriguez, et, dernière proie en date, la chanteuse St. Vincent qu’elle voudrait épouser… Elle fait preuve d’un tel aplomb que même les âmes dévotes la bouclent. Seule sa folle présomption frise le ridicule. « J’ai déjà réalisé beaucoup de mes rêves, crâne-t-elle. Il m’en reste encore plein. Je veux devenir réalisatrice, percer dans la musique, l’écriture, lancer mon propre label… » Parole d’une aristo qui n’a finalement jamais cru au No Future!

Par Laurent Del Bono

Crédits photos : Photoshot

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