Sarah Abitbol regrette l'absence de soutien de Nathalie Péchalat, même pas « un petit mot »

Laura Carreno-Muller | à 15h33

Sarah Abitbol regrette l'absence de soutien de Nathalie Péchalat, même pas « un petit mot »

Au mois de janvier 2020, Sarah Abitbol brisait l'omerta autour des violences sexuelles dans le patinage artistique. Son témoignage a ému et animé le public. Mais dans une interview accordée au Parisien ce samedi 30 mai, l'ex-patineuse a révélé que Nathalie Péchalat a été l'une des rares personnes à ne pas lui faire part de son soutien.

Elle voulait "faire exploser l'omerta." Le jeudi 30 janvier, Sarah Abitbol brisait Un si long silence avec un livre autobiographique bouleversant dans lequel elle révélait avoir été violée à plusieurs reprises par Gilles Beyer, son ancien entraîneur. Un témoignage qui a chamboulé la chronique et, surtout, l'univers du patinage artistique. Sans le savoir, l'ex-patineuse a encouragé d'autres sportives à sortir de leur réserve. Hélène Godard, Anne Bruneteaux et Béatrice Dumur ont suivi ses traces en accusant d'autres ex-entraîneurs d'agressions et de viols. Depuis, la prise de parole de la principale concernée est applaudie, célébrée comme un pas en avant pour la cause des femmes dans le monde sportif. Plongée dans un tourbillon médiatique en raison de ses accusations, Sarah Abitbol a reçu le soutien d'une grande majorité du public, y compris celui de Brigitte Macron.

Mais à son plus grand dam, une figure phare du patinage artistique ne s'est toujours pas exprimée au sujet de ce scandale. Elle a pourtant été nommée à la tête de la Fédération Française des Sports de Glace en raison la polémique et suite à la démission forcée de Didier Gailhaguet (pour laquelle ce dernier réclame désormais la somme de 300 000 euros au ministère des Sports). "Avez-vous eu des échanges avec la nouvelle présidente de la FFSG, Nathalie Péchalat ?", ont demandé nos confrères du Parisien ce samedi 30 mai. "Non", répond simplement Sarah Abitbol, "je sais que je ne suis pas la seule victime dans ce cas. Nous n'avons pas eu droit à un petit mot, juste quelque chose pour dire que l'on pense à nous ou demander de nos nouvelles." Face à ce silence de marbre, l'ancienne patineuse ne veut pourtant pas accabler la compagne de Jean Dujardin. "Peut-être qu'elle le fera plus tard, elle doit avoir beaucoup de choses à faire dans cette fédération. Nathalie peut faire du très bon travail", reconnaît-elle. Et de conclure : "c'est une ancienne sportive de haut niveau, très intelligente et très travailleuse. Je pense juste qu'elle va devoir vraiment nettoyer la fédération en profondeur."

Nathalie Péchalat a été nommée à la présidente de la FFSG le samedi 14 mars 2020
© Coadic Guirec-Pierre Perusseau/BestimageNathalie Péchalat a été nommée à la présidente de la FFSG le samedi 14 mars 2020

Une élection contestée

Il faut dire que Nathalie Péchalat a dû faire face aux critiques dès la révélation de sa candidature à la présidence de la Fédération. "Nous prenons acte de la candidature de notre camarade athlète Nathalie Péchalat. Celle-ci n’a pas souhaité s’associer à notre groupe de réflexion, et nous le regrettons. Elle a préféré se présenter de façon individuelle. Nous sommes convaincus que les sports de glace ne peuvent souffrir un combat d’ego. Notre combat est celui des idées, pas celui du pouvoir", ripostait dans un communiqué un collectif formé de sportifs à l'image de Philippe Candeloro. Soutenue par Guillaume Cizeron, qui a récemment fait son coming out, l'ex-championne de danse sur glace n'a pas échappé aux reproches de ses adversaires, eux qui souhaitaient reporter l'élection en raison de la pandémie de coronavirus.

Crédits photos : JB Autissier / Panoramic / Bestimage

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