Muse à Bercy: peut mieux faire

La rédaction | à 13h31 - Mis à jour le mer. 20 janvier 2016 à 14h56

Muse à Bercy: peut mieux faire

Après Montpellier, Muse est passé en France par Paris pour un grand concert à Bercy. Très attendu après leur excellent album The 2nd law, le groupe a offert un grand spectacle mais auquel il manque toujours ce petit supplément d’âme qui l’empêche sur scène de faire jeu égal avec des formations comme U2 et Coldplay.

Nul ne peut le contester: Muse est un poids lourd du rock. Les ventes de son 6e album, l’excellent The 2nd Law, le prouvent avec plus de 120 000 exemplaires écoulés et une première place au top album. En revanche, sur scène il lui reste des progrès à faire. Si le groupe remplit aisément les salles (80000 personnes au Stade de France en 2010, 18000 hier à Paris) il ne parvient pas encore à acquérir la dimension que devrait lui conférer sa musique surpuissante et le charisme de son leader Matthew Bellamy.

Pourtant, Muse possède tous les arguments avec un répertoire très riche et des titres taillés pour la scène. Le trio l’a démontré hier soir à Bercy dès les premières chansons: The 2nd law Unsustainable, Supremacy, Maps of the problematique et Supermassive Black Hole, enchaînés sans sourciller et sans un mot à part un incontournable «Bonsoir Paris». C’est d’ailleurs là que Matthew Bellamy pêche: il ne communique jamais avec le public. Il s’exprime à merveille avec sa guitare ou derrière son piano, mais uniquement en chansons. Pas d’échange, pas de partage pour entrer véritablement en communion avec un public qui n'attend que ça.

Dommage car musicalement, Muse ne ménage pas ses efforts et donne tout. Surtout le batteur, impressionnant Dominic Howard qui tape comme un forcené et donne toute sa puissance aux compositions du groupe. Peu de temps calmes, même les chansons les plus calmes finissent par s’emballer. Pendant deux heures, les Britanniques déroulent. S’ils font la part belle aux titres de The 2nd law (sublime Explorers entre autre), leurs plus grands tubes sont présents, Time is running out, Plug in baby par exemple, repris à l’unisson par un public déchaîné.

Le final ne démérite pas avec deux rappels survoltés, Uprising et Knights of Cydonia, puis Starlight et Survival. Puis rideau, au terme de deux heures d’un concert millimétré dont les chansons sont jouées exactement de la même manière que sur les albums, à la note près, au mot près. Muse gagnerait vraiment à sortir du cadre strict de ses compositions studio, à prendre des risques en revisitant ses titres à l’instar d’un U2 ou d’un Coldplay, seul groupe pour l’instant à titiller la suprématie de Bono et sa bande dont les concerts se petit supplément d'âme qui fait qu'on se déplace pour voir des artistes sur scène. Promis, on reviendra, mais on en veut plus…

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