Patrick Bruel : « Mon vrai prénom, c’est Patrick ! »

Amélie de Menou | à 21h00

Patrick Bruel : « Mon vrai prénom, c’est Patrick ! »

C’était en 2011. Patrick Bruel remontait sur les planches avec Le Prénom, une pièce de Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, mis en scène par Bernard Murat au Théâtre Edouard VII. Ce fut un succès. L’année suivante, la pièce est devenue un film. Là encore, le public a été largement au rendez-vous. Récompensé de deux César – meilleurs acteur dans un second rôle pour Guillaume de Tonquedec et meilleure actrice dans un second rôle pour Valérie Benguigui – le long-métrage est diffusé ce soir sur M6. L’occasion de rendre hommage à Valérie Benguigui, disparue en septembre 2013 des suites d'un cancer, et de revenir sur les confidences que nous avait faites Patrick Bruel à l’époque…

« Le plus important, ce ne sont pas les cartes que l’on a au départ, mais ce qu’on en fait ». Ce slogan, c’est celui de Winamax.fr, le site de poker dont Patrick Bruel est actionnaire. Pour lui, c’est également un leitmotiv. Insatiable, il tente et se met en danger. Sans cesse. Comédien de formation, il a connu la gloire en tant que chanteur avant de faire ses preuves au cinéma. Lorsqu’il a pris la décision de revenir sur les planches avec Le Prénom – tout en préparant un album pour –, il n’a jamais perdu de vue que le rôle de sa vie, c’est celui de père pour ses deux garçons, Oscar et Léon. Rencontre avec un artiste… prolixe.

Gala : Qu’avait la pièce « Le Prénom » de si particulier pour vous faire revenir sur les planches, sept ans après « Le Limier » ?

Patrick Bruel : Dès la première lecture, j'ai tout aimé. Le postulat des deux jeunes auteurs (Matthieu Delaporte et Alexandre de La Patellière, ndlr) est très bon : sous le prétexte du choix du prénom d’un bébé à naître, un cataclysme se déclenche au sein d’une famille et d’un groupe d’amis. Ça part en vrille de manière à la fois drôle et violente. Resurgissent les vieilles rancunes, les discussions sur l’égoïsme, les non-dits, le passé et tout ce qui fait la vie…

Gala : Vous avez déclaré que le métier de comédien vous permettait de réaliser un vrai travail d’introspection…

P. B. : C’est vrai. Ramener des sentiments très personnels pour faire vivre un personnage écrit par un autre est parfois compliqué. D’autant que mon rôle dans Le prénom pourrait sembler proche de moi. Même s’il a des défauts… que je n’ai évidemment pas, comme la mauvaise foi par exemple ! (Rires.)

Gala : A propos de prénom…

P. B. : Je préfère vous le dire : le mien c’est Patrick. Je veux dire, mon vrai prénom. Et non Maurice, comme on a pu le lire sur Wikipédia. C’est venu d’une caricature des « Guignols » sur Canal+. Déjà, à l’époque, ça m’avait froissé que l’on associe le prénom Maurice à mon patronyme, Benguigui, de manière plutôt douteuse. D’ailleurs, ils ont cessé assez vite. Malheureusement l’idée est restée. Ça énerve surtout ma mère. (Rires.)

Gala : Comment avez-vous fait pour choisir les prénoms de vos enfants, Oscar et Léon ?

P. B. : Il y a eu à chaque fois quelques discussions, quelques listes. On accrochait assez avec les prénoms des années trente et on détestait les diminutifs. Pour l’aîné, je me souviens, on feuilletait un livre de prénoms, on est tombé sur Oscar, on s’est regardés et on a ri. C’était celui-là. Sans hésitation. Et pour Léon, ç’a été pareil. Une évidence.

Gala : Vous êtes une star absolue de la chanson, acteur, comédien, vous jouez également au poker et faites occasionnellement de la télé… Vous semblez insatiable. Qu’est-ce qui pourrait vous rassasier ?

P. B. : A-t-on vraiment besoin de l’être ?

Gala : Pas forcément, mais l’accumulation d’activités peut passer pour du remplissage…

P. B. : Oh, non ! C’est tout le contraire. Si je n’avais pas d’enfants, je comprendrais que l’on me pose cette question. Mais moi, je lutte en permanence pour désemplir, dégager du temps pour être avec mes garçons.

Gala : Vous parvenez toujours à vous organiser ?

P. B. : Je fonctionne à l’impulsion, sauf le matin. Quand je me réveille, je suis très structuré. C’est après que ça se complique. Au fil de la journée, j’accepte des trucs, j’ai des idées, je m’éparpille. Selon les rencontres, selon la vie et les envies.

Gala : Laquelle de toutes vos activités vous procure le plus d’adrénaline ?

P. B. : Il ne faut pas se tromper de mot. Il n’y a pas d’adrénaline comparable à celle suscitée par le poker. La violence de la dernière carte. Mais la puissance émotionnelle ressentie par un chanteur qui partage avec un public – qu’il y ait dix mille ou cinquante personnes –, une chanson écrite à 4 heures du matin sur un piano, et qui voit cette chanson partir comme ça, embraser l’assistance… Ça, aucun acteur, aucun joueur de poker ne le vivra jamais.

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