Bernard Pivot, père absent : son touchant mea culpa à ses filles avant sa mort

Tanguy Jaillant | à 19h04 - Mis à jour le mer. 08 mai 2024 à 20h46

Ce lundi 6 mai, le journaliste Bernard Pivot est décédé à l'âge de 89 ans. Il laisse derrière lui deux filles. Si le journaliste et écrivain est parti l'âme en paix, ayant réparé ses relations avec Agnès et Cécile, il avait avoué avoir longtemps été un père absent.

Un acharné de travail s'est éteint ce lundi 6 mai : le journaliste et écrivain Bernard Pivot est mort à l'âge de 89 ans. Il laisse derrière lui ses deux filles, Agnès et Cécile, nées de son union avec Monique Dupuis. Le 2 avril 2023, l’ancien président de l’académie Goncourt s'était s’est livré à cœur ouvert sur sa relation avec ses filles lors d’un échange accordé au Journal du dimanche. Au cours de l'interview, il avait expliqué qu’il avait souvent privilégié sa carrière au détriment de sa vie de famille. "Après le dîner, je n’étais pas de ces pères qui donnaient la lecture à leurs enfants. J’avais hâte de rejoindre mon bureau pour achever la lecture du livre dont j’avais commencé la lecture l’après-midi. Que de musées non visités avec mes filles ! Que de week-ends non partagés ! Que de fous rires perdus", avait-t-il confié.

Alors, oui, même si Bernard Pivot passait le plus clair de son temps au domicile familial, il n'accordait que très peu de temps à sa progéniture. "J’aurai réussi l’exploit de passer jours et nuits durant les quinze années d’Apostrophes – 1975-1990 – dans l’appartement familial tout en étant un père souvent absent", a-t-il indiqué, non sans une pointe de regret. Heureusement, ses filles ont grandi et ont accepté l’amour de leur père pour son travail. "Elles m’ont depuis longtemps pardonné mes fugues à domicile", a-t-il ajouté. Pour preuve, le journaliste a publié un livre en collaboration avec sa fille Cécile intitulé Lire ! Dans un entretien avec Gala datant de 2018, la fille cadette de Bernard Pivot avait d'ailleurs admis : "Le fait qu’il se soit peu occupé de ma sœur et moi nous a manqué, sans nous traumatiser pour autant".

"J’avais la hantise d’être accusé de négligence"

Si Bernard Pivot a préféré sacrifier sa vie de famille, c’est avant tout parce qu’il avait peur de ne pas bien faire son travail. "J’en étais conscient, mais la réussite de mes émissions passait par cet investissement quotidien permanent dans la lecture. Impossible de me présenter le vendredi soir sur le plateau d’Apostrophes sans avoir lu, du début à la fin, les livres des auteurs invités ; sans les avoir lus, stylo en main, en ne sautant aucun chapitre ni aucune page", a-t-il poursuivi, avant de conclure : "Si la conversation tombait justement sur cet épisode ou cette idée que j’aurais négligés ? J’avais la hantise d’être accusé de négligence. Ça se serait vu comme mes cravates trop voyantes."

Mort de Bernard Pivot : qui sont ses deux filles Agnès et Cécile ? - Gala
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Article écrit en collaboration 6Medias.

Crédits photos : Bestimage

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